Les ventes de véhicules diesel en France ont chuté de plus de 50 % en cinq ans, alors même que la norme Euro 6 promettait un air plus propre. Les annonces de restrictions de circulation ciblant ces motorisations continuent pourtant de s’intensifier, tandis que le marché de l’occasion affiche des prix attractifs pour les modèles les plus récents.
Face à des normes d’émissions strictes et à la montée en puissance de l’électrification, la rentabilité et la pertinence d’un achat diesel suscitent un examen minutieux. Les arbitrages financiers, réglementaires et environnementaux redéfinissent les contours du choix automobile.
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Plan de l'article
Où en est réellement le marché du diesel Euro 6 en 2024 ?
Le marché du diesel Euro 6 fait face à une véritable tempête. En France, la vente de voitures neuves équipées de ce type de motorisation poursuit sa dégringolade. Les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles parlent d’eux-mêmes : le diesel ne pèse désormais plus que 10 % des ventes au premier trimestre 2024. On est bien loin de l’époque où il régnait sans partage sur les routes hexagonales. Ce recul s’enracine dans la multiplication des mesures restrictives, en particulier dans les grandes agglomérations telles que Paris ou Lyon. Là, les zones à faibles émissions (ZFE) s’étendent, fermant progressivement leurs portes aux diesels, même les plus récents.
La norme Euro 6 a pourtant été conçue pour limiter drastiquement les émissions de particules et de NOx. Malgré cette avancée, la méfiance reste forte. Le paradoxe, c’est qu’en parallèle, le marché de l’occasion ne désemplit pas. Des modèles récents chez Volkswagen, Peugeot, Renault, BMW ou Volvo continuent d’attirer ceux qui veulent allier robustesse et tarifs avantageux. La décote s’accélère sur les diesels, conséquence directe de l’incertitude qui plane sur leurs jours en ville.
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Voici ce que l’on observe concrètement sur le marché :
- Les citadines et les SUV diesel Euro 6 voient leurs prix fondre sur le marché de l’occasion.
- Du côté des grandes routières signées Renault, Ford ou Toyota, la fidélité des gros rouleurs et professionnels reste tenace.
Mais l’acheteur averti garde l’œil ouvert : chaque métropole avance à son rythme dans la mise en place de nouvelles interdictions. Avant d’acheter, il faut donc éplucher les annonces, mais aussi surveiller la réglementation locale, parfois changeante d’une année sur l’autre. L’essor de l’électrique redistribue les cartes, mais tant que la loi n’a pas tranché, la voiture diesel Euro 6 conserve un avantage financier non négligeable.
Avantages concrets et limites à connaître avant d’acheter
Sur la route, le moteur diesel Euro 6 fait valoir sa sobriété : il brille lors des longs trajets, là où chaque litre compte. Ceux qui avalent des kilomètres le savent : la consommation de carburant reste plus basse que celle des essence, ce qui allège la facture à la pompe, surtout avec un prix du gazole qui, malgré le resserrement de l’écart, demeure généralement inférieur au sans-plomb.
Les avancées technologiques sont tangibles. Les voitures diesel Euro 6 embarquent de série un filtre à particules (FAP) et des systèmes de réduction catalytique pour les oxydes d’azote (NOx). Résultat : les émissions de particules et de NOx chutent, alignant le diesel sur les exigences environnementales européennes. Un progrès réel, même si la méfiance persiste dans les grandes villes.
Mais tout n’est pas rose. L’entretien d’un diesel Euro 6 coûte plus cher : le filtre à particules et le système AdBlue nécessitent une attention régulière. Les restrictions de circulation progressent dans les ZFE, fermant peu à peu les portes aux diesels, même récents. Quant à la revente, elle devient un jeu d’anticipation face à des réglementations qui changent plus vite que le marché.
Pour résumer les points à retenir avant de s’engager avec un diesel Euro 6 :
- Consommation réduite sur autoroute et longues distances
- Respect des normes Euro 6 en matière d’émissions polluantes
- Coût d’entretien plus élevé et décote qui s’accélère
- Accès limité aux centres urbains sous ZFE
Quelles opportunités pour l’achat d’une voiture diesel d’occasion aujourd’hui ?
Le marché de l’occasion évolue à toute vitesse, tiré par le changement de cap du secteur automobile. Les diesels Euro 6, commercialisés depuis 2014, forment désormais une offre pléthorique à des tarifs attractifs, la décote ayant accéléré depuis l’annonce des restrictions dans les ZFE. Pour l’acheteur avisé, voilà l’occasion de faire une bonne affaire, à condition de privilégier un usage hors centre-ville ou dans des zones encore épargnées par les limitations.
Le choix ne manque pas : Renault Kadjar, Peugeot 308, Volkswagen Tiguan, BMW Série 3… toutes les grandes marques sont représentées. Les professionnels multiplient les offres de leasing ou de reprise, cherchant à écouler leur stock. Selon les critères, la prime à la casse peut aussi s’appliquer à ces modèles, pour peu que l’acheteur remplisse les conditions fixées.
Malgré tout, il faut rester prudent. L’évolution des critères Crit’Air et l’extension des ZFE sont sources d’inquiétude. La revente d’un diesel reste suspendue aux décisions gouvernementales et locales. Mais pour qui circule loin des grandes villes, la voiture diesel d’occasion Euro 6 garde une longueur d’avance sur le plan économique, du moins pour les prochaines années.
Voici en synthèse les atouts et alertes à surveiller sur ce marché :
- Prix d’achat en baisse grâce à la forte décote
- Offre abondante sur l’ensemble du territoire
- Nécessité de suivre de près les réglementations et l’évolution du marché de la revente
Diesel Euro 6 et environnement : ce que disent les faits
La norme Euro 6 encadre strictement les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote (NOx). Les moteurs diesel concernés embarquent forcément un filtre à particules (FAP) et, dans la majorité des cas, un système à AdBlue pour réduire les émissions de NOx. L’évolution des tests d’homologation, du NEDC vers le WLTP, a permis d’observer une diminution nette des rejets par rapport aux générations précédentes.
Les données de l’Ademe sont claires : un diesel Euro 6 émet en moyenne 0,08 g/km de NOx, soit cinq fois moins qu’un diesel Euro 5. Les particules fines tombent à moins de 0,005 g/km. La Commission européenne reconnaît ces progrès, tout en soulignant que certains véhicules dépassent encore les seuils en usage réel. L’épisode du dieselgate a mis en lumière les limites de certains dispositifs, forçant les constructeurs à renforcer les contrôles et améliorer la dépollution.
Récapitulons les avancées et points de vigilance sur l’impact environnemental :
- Chute significative des émissions de NOx et de particules
- Tests en conditions réelles devenus obligatoires pour lutter contre toute tricherie
- Bilan CO2 : le diesel Euro 6 émet en moyenne 15 à 20 % de moins qu’un moteur essence équivalent
La transition énergétique accélère la transformation du parc automobile, mais le diesel Euro 6 conserve une place à part. Sur les longues distances, il reste difficile à détrôner tant que l’électrique n’a pas comblé ses lacunes d’autonomie et d’infrastructures. Les bonus écologiques et l’orientation des politiques publiques favorisent l’électrification, mais dans l’intervalle, le diesel Euro 6, fort de ses dernières évolutions techniques, réduit sérieusement l’écart avec ses rivaux thermiques. L’avenir se joue peut-être ailleurs, mais sur les nationales, le diesel n’a pas dit son dernier mot.